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Construire une maison en terre dans un petit village Thaïlandais


maison vue de haut et le coffrage de l'anneau en béton 
Aplatir des gros sac de terre, piétiner dans la boue et cuire sous un soleil brulant : voilà le sort qui nous a été réservé à Ban Phia Ram, le petit village ou un anglais plutôt ambitieux a décidé d’établir sa nouvelle demeure. Malgré cette description assez décourageante, la construction de la maison en terre de Brian a été l’une de nos meilleures expériences en Asie! Oui oui ! Car Phia Ram est un village typique de Thaïlande, joli et fleuri, et peuplé de personnes attachantes et hautes en couleur. 
Complètement à l’Est, près de la frontière Cambodgienne, c’est une région très peu fréquentée par les touristes,
ainsi, les habitants du petit village ont été plutôt surpris de voir toute une série de farang arriver les uns après les autres pour aider Brian et sa femme Tukta dans la construction de cette étrange maison en terre. La maison est vite devenue l’attraction du village: les femmes, des enfants et quelques hommes viennent travailler pour Brian se mélangeant aux volontaires occidentaux : le tout forme un mélange culturel plutôt rigolo ! 



Une maison en terre?
 

Brian et Jason en plein effort
Plutôt tendance chez les expatriés, mais pas du tout pour les locaux, les maisons en terre ou en briques de boue voient de plus en plus le jour en Thaïlande. Ce sont des constructions écologiques nécessitant très peu (ou pas du tout) de béton et qui ont l’avantage d’être très isolantes. Le Maitre en la matière, l’une des premières à avoir écrit des ouvrages sur un tel mode de construction s’appelle Paulina Wojciechowska. Elle a aidé Maggie McKerron à construire plusieurs « rond house » et dômes dans le nord de la Thaïlande, à Chiang Dao, près de Chiang Mai (le projet de Maggie est aussi un lieu pour les voyageurs voulant faire du volontariat). Avant d’entreprendre la construction de sa maison, Brian a fait un petit stage chez Maggie, pour apprendre les bases d’une telle construction en sacs de terre. Elles lui ont conseillé aussi de ne pas dépasser les 10mètre de diamètre, conseil que Brian a omis d’appliquer quand il a posé avec enthousiasme ses premiers sacs à 15 mètre de diamètre! Ainsi, la construction de celui ci est surement la plus grosse de toute l’histoire des maisons rondes ! 



Tukta et sa maman travaillant le bambou
Aidé de son ami Jason et de quelques infatigables femmes du village ils ont commencé l’édifice en avril. Les hommes de Phia Ram étaient moins présents, préférant les maisons en béton. Nous avons rejoint le projet quelques semaines plus tard, nous étions les premiers volontaires. Nous avons ensuite été rejoint par Mike, un "sénior" venu d'Amérique, qui parcoure le monde en travaillant.





Le début de la construction consistait en la mise en place des murs en sacs de terre : creuser dans la terre, remplir des seaux, les vider dans les sacs, et finalement les écraser en tapant dessus avec de grosses buches de bois. Un travail ultra physique, sous une chaleur écrasante : pas un brin d’air ne traversait Phia Ram, de jour comme de nuit, et nous buvions des litres et des litres d’eau que nous perdions aussitôt en transpiration ! Et pourtant, quelle merveilleuse expérience de partager ce dur labeur avec les habitants de Phia Ram, la famille de Tukta et les deux anglais débordant d’énergie. 

Une expérience unique et authentique 

Vivre quelques semaines à Phia Ram c’est être immergé dans la vie d’un village thaïlandais et vivre au rythme d’une famille (en l’occurrence d’une immense gentillesse). C’est se faire réveiller par le chant du coq à 6h du matin, manger sur une grande table en bambou, se laver les pieds en rentrant dans la maison, goûter aux merveilleux plats de la maman de Tukta… C’est aussi observer le fonctionnement du village et les rôles de chacun : le père de Tukta qui distribue l’eau à tout les foyer, le « magic  man » qui soigne les habitants malades en soufflant sur leur blessures, et son « magic dog » qui veille sur chacun, les enfants qui se préparent pour l’école avec leurs uniformes bleus et leurs sac à dos spider man ! C’est aussi travailler avec les incroyables femmes du village : toujours de bonne humeur et jamais fatiguées ! Alors que nous étions à moitié nus tant la chaleur était insupportable, elles accumulaient les couches de vêtement pour se protéger du soleil ! 


Quelque soit leur âge, le dynamisme, la force physique et l’enthousiasme était de mise, c’est plutôt impressionnés que nous avons évolué avec ces femmes débrouillardes, qui maniaient la machette avec habileté pour tailler le bambou ! 

Nous avons tellement apprécié le séjour à Phia Ram et l’hospitalité incroyable de la famille de Tukta, que quelques semaines plus tard, nous avons eu envie d’ y retourner. Les travaux avaient bien avancé et nous avons pu commencer à recouvrir les murs de boue. La recette pour la boue est un mélange d’argile et d’eau, que l’on fait reposer pendant quelques heures, il faut ensuite la piétiner et y ajouter de la paille (qui sert à lier la boue et éviter qu’elle craque), ensuite on jette tout sur la maison et on étale. 



La maison de Brian continue d’avancer et sera surement terminée dans quelques semaines ou mois (sauf si la mousson retarde trop les travaux). Si des intéressés se baladent en se moment en Thaïlande, Brian cherche sûrement encore des volontaires ;) et vous ne serez pas déçus par l’expérience.

2 commentaires :

Anne 44 a dit…

bravo pour votre projet, comment allez vous faire pour isoler la maison de la pluie lors de la mousson ? avez vous trouvé un enduit à passer dessus ? En Afrique, dans le sud du burkina faso on utilise une décoction de feuilles d'un arbre appelé le néré.
Anne

Unknown a dit…

Salut Anne, l'idée de Brian est de poser un toit végétale assez long pour protéger les murs (un peu comme ici ). Les murs sont juste enduit de boue mélangée avec de la paille.