Aung San suu kiy, prix Nobel de la paix |
Malgré l'ouverture de ses frontières au tourisme il y a quelques années, la Birmanie est encore dirigée par la plupart des miliaires qui composaient la dictature jusqu'en 2011, ainsi, la démocratie et la liberté d'expression sont loin d'être respectées et le travail forcé y sévi encore. Voyager en Birmanie n’est donc pas aussi évident qu'ailleurs, il faut tenter de garder à l’esprit la situation politique et économique du pays, qui reste l'un des plus pauvres de la planète.
Petite chronologie historique :
1824 - 1947 : La Birmanie est administrée par l'empire Britannique, elle appartient à l'Empire des Indes
1942 -45 : Occupation japonaise
1947 - 1962 : Indépendance de la Birmanie sous la conduite du général Aung San (père d'Aung San Suu Kyi). Le pays devient une démocratie parlementaire.
1962 : coup d'état militaire de Ne Win, qui dirige d'une main de fer le pays. Réformes brutales et violentes.
1988 : Mouvement de protestation populaire, qui aboutit à renverser Ne Win. Cependant, une nouvelle junte militaire arrive au pouvoir : "le conseil d'état pour la restauration de la loi et de l'ordre". Au même moment, le mouvement démocratique s'élève conduit par Aung San Suu Kyi.
1990 : Elections libres organisées : 80% pour la Ligue National pour le Démocratie de Aung San Suu Kyi, mais la junte militaire ne reconnait pas ces élections.
2007 : Gros mouvement contre le gouvernement mené par les moines. Plus de 100 000 personnes défilent dans un mouvement pacifique. Les difficultés économiques en sont l'une des causes les plus importantes : alors qu'au moment de son indépendance, la Birmanie était un des pays les plus riches d'Asie, elle est en 2006 à la 130 place sur 170 selon l'IDH.
2011 : Gouvernement civil, mais largement composé d'anciens militaires issus de la junte qui avait dirigé le pays depuis 1962.
2012 : élection partiels : la LND de Aung San Suu Kyi remporte la quasi totalité des 45 sièges en jeu. Aung San Suu Kyi se prépare pour les election présidentielles de 2015.
Un problème idéologique : peut on
visiter un pays en dictature?
Il y a plusieurs avis divergeants, certains
pensent que le tourisme permet une ouverture, une alternative à l’isolement auquel sont contraint les birmans. D’autre sont favorable à un boycotte du
tourisme pour signifier qu’on ne tolère
pas la dictature en place. C’est vrai que la question se pose : est il
bien raisonnable d’aller passer du bon temps dans un pays dirigé par une junte
militaire qui fait travailler de force les populations et qui met en prison les
opposants politique? Mais doit-on pour autant laisser tomber ce pays et risquer de l’isoler encore plus? On sait que dans l’histoire, les pires atrocités ont été
commises quand tous les étrangers étaient hors du pays, comme au Cambodge
par exemple. Aung San Suu kyi soutient l’idée d’un tourisme raisonnable,
nouveau et solidaire. Un tourisme conscient et informé qui favoriserait l’ouverture au monde d'une part et
l’économie local. Mais les recettes du
tourisme permettent elles réellement d’améliorer les conditions de vie des
populations? Apparemment non, le travail forcé existe encore et a été utilisé
pour la création d’infrastructures pour le tourisme, ce qui signifie que le
tourisme ne permet pas vraiment de créer des emplois. Pour les transports, les
sociétés dites « publiques » appartiennent enfaite à la junte militaire, les bénéfices liés au transport
des touristes atterriraient alors directement dans leurs poches, mieux vaut donc se tourner vers les compagnies privées. Par ailleurs,
les devises étrangères sont apparemment détournées par le gouvernement (par le
biais d’un système de 2 taux de change) et donc ne favorise pas les
populations.
Il est aussi important de savoir que si
les frontières ont été ouvertes aux touristes, il n’est cependant pas possible
de circuler totalement librement dans le pays en tant qu’étranger. Le
territoire Birman est géographiquement divisé en 3 zones touristiques :
celle fermée, celle ouverte, et celle nécessitant une permission (payante). En gros, la
moitié du territoire faire partie de la zone « fermée », donc
interdite aux voyageurs. En sachant cela, on comprend tout de suite qu’on ne va
pas voir réalité du pays et de sa population, mais seulement ce que le gouvernement veut bien nous montrer.
Enfin, ceux qui ont eu l’occasion de
voyager en Birmanie sont en général d’accord sur le fait que les Birmans sont toujours heureux de se mélanger aux étrangers, de pouvoir avoir un œil sur l’extérieur,
un contact avec le reste du monde.
Les problèmes pratiques liés à la
nouveauté du tourisme
L’ouverture des frontières du Myanmar au
tourisme ne date que de 1996 et l'affluence de touristes ne s'est réellement accru que ces dernières années. Cette nouveauté fait que le pays n’est pas prêt, en terme pratique, à
accueillir autant de voyageurs.
« Les hôtels sont pleins ou hors de prix, les dollars froissés sont
refusés et les cartes de crédits inutiles. Bienvenue en Birmanie, la
destination touristique à la mode qui a toute les peines du monde à faire face
à l’afflux de touristes. » C’est ainsi que le Figaro titrait un article
sur la Birmane en Juin 2012. Les choses ont déjà un peu évolué depuis mais
reste quand même d’actualité. A l’époque, on ne pouvait effectivement trouvé sur le
territoire du Myanmar aucune machine pour retirer de l’argent. Il fallait alors
venir avec assez de dollars pour survivre la durée du séjour. Aujourd’hui,
il y a des ATM dans la capitale et les grandes villes qui délivrent des Kiat : la monnaie Birmane. Cependant, il est nécessaire d'entrer dans le pays
avec des dollars tout neufs et bien repassés pour payer les hotels et les transports. Les dollars trop vieux ou un peu
abimés sont refusés (même aux bureaux de change) : On peut facilement changer des euros
ou des bath en dollars à Bangkok (sur Khao San Road), en spécifiant qu’on va en Birmanie les dollars
seront neufs. Il est important d’avoir des dollars : les chambres d’hôtel et
les transports se payent en dollars, et les petites dépenses en Kiat.
Pour ce qui est des chambres d’hôtels, il
est vrai qu’elles sont prises d’assaut en haute saison. Le tourisme est
tellement nouveau et brutal que le pays n’est tout simplement pas prêt, en terme d'hébergement, à faire
face à un tel afflux. En 2011, 365 000 touristes ont atterri à Yangon, ce qui
représente le double du nombre de voyageurs en 2003. On se retrouve donc vite à
payer très cher ou à dormir dans des taudis. En moyenne 20 dollars pour une
chambre double… ce qui est extrêmement cher pour l’Asie du Sud Est, il vaut donc mieux
réserver à l’avance pour payer un peu moins cher et éviter de chercher pendant
des heures un hôtel. Dans les villes de Birmanie même les plus touristiques, les hôtels ne sont pas rassemblés dans un
même quartier comme ailleurs en Asie, ce qui complique vraiment les choses.
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