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Birmanie : La folie des transports

Conducteur de vélo- taxi à Mandalay
Que ce soit les bus, les voitures ou les motos, il n’y a en Birmanie pas de règles au niveau des transports, ou peut être juste celle de la loi du plus fort (ou du plus gros).
C’est à peu près pareil que partout ailleurs en Asie du Sud Est, mais en pire. 
D’abord, l’utilisation du klaxon : il faut klaxonner partout et en toutes circonstances le temps pour prévenir qu’on est là ! Ca fait très bizarre quand on sort de l’aéroport et qu’on prend pour la première fois un taxi en Birmanie, on s’est demandé si notre chauffeur n’avait pas un problème, il klaxonnait en continue, même si n’y avait personne sur la route !
On a compris plus tard en voyant que les feux tricolores ou les passages piétons n’existaient pas, que le seul moyen de traverser une intersection était de faire du bruit.  Même sur les énormes croisements où plusieurs voies se rencontrent, il n’y a pas de feux.

Du coup, les scooters et les voitures arrivant de la route principale n’ont aucune raison se s’arrêter, ils continuent de rouler jusqu’à ce qu’il y ait assez de personnes voulant traverser cette route : ceux ci commencent donc à s’avancer et à klaxonner sur la route principale, forçant ainsi les autres à s’arrêter!

Pour les piétons c’est aussi de nouvelles techniques qu’il faut adopter pour traverser une route : comme il n’y a pas de feux ni de passage piéton, il suffit d’avancer sur la route, les scooters et les voitures nous esquivent.



Les bus 

Bus de nuit léopard de Bagan à Yangon
Ils relient les principales villes du pays, il en existe plusieurs sortes : les VIP et les standard, et ceux de jours ou de nuit. Les VIP coutent quelques dollars de plus, (par exemple pour faire Yangon – Inle Lake : 17$ pour le VIP et 15$ pour le standart) ils sont un peu plus spacieux, neuf, la clim marche à coup sûr, et on nous offre de l’eau et des gâteaux. Les bus standards eux, sont très aléatoires, on peut tomber sur un bus réellement standard (avec couverture et clim) comme sur une épave qui part en lambeaux et dont le conducteur semble très pressé. On a eu droit à toutes les options pendant notre voyage, et c’est bizarrement à bord de l’épave au conducteur fou que nous avons le mieux dormi  grâce à la clim qui ne marchait pas ! Oui, les Birmans ont un réel problème avec la clim, les bus sont de vrai frigo, la température allant parfois jusqu’à 15degré…


Les horaires : il faut faire attention aux bus de nuit, dont les heures d’arrivées sont très aléatoires. Ils partent souvent à 8h et sont censés arriver  vers les 6 ou 7h (quelque soit la destination…) ce qui parait être un excellant moyen d’économiser une nuit d’hôtel.  Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous sommes plusieurs fois arrivés beaucoup plus tôt, à 4 ou 5h du matin, et même une fois à 1h, grand record de vitesse ! Le problème est qu’a cette heure là en Birmanie tout est fermé, il fait noir (pas d’éclairage urbain), et les hôtels sont complets. Les seuls à être encore debout sont les conducteurs de vélo, qui vous suivent en vous proposant de l’aide : il faut accepter, pour 1$ ils feront le tour de la ville pour vous trouver où dormir, il faudra alors réveiller les réceptionnistes, qui ont souvent installé un matelas derrière leur comptoir.


L'Ambiance : Il y a toujours la télé qui marche dans les bus, que ce soit les VIP ou les plus pourris : plusieurs styles de clips ou de films y passent en boucle. On a parfois droit à des chants boulistes et des prières avec en fond visuel des images des pagodes de Birmanie. Dans les bus un peu plus « Branché », c’est un tout autre style : les clips des  groupes à la mode passent en boucle ! Ce sont souvent des chansons d’amour, dans des décors très classes et modernes, rien  voir avec la réalité de la Birmanie. On voit des coupes se prendre les mains, se balader dans un jardin fleuri ou conduire des belles voitures. Il y aussi les films : avec des personnages qui ressemble plus à des occidentaux; ce sont souvent des comédies, et les autochtones rient à grands éclats en les regardant. 


Myanmar --> Thailland : passer la frontière à pied

Sortir de la Birmanie par la terre n’est pas si simple. La partie frontalière avec le nord de la Thaïlande n’est pas accessible. Il est possible de traversé la frontière mais le seul moyen de s’y rendre est de prendre un avion très cher. Pour ceux qui comme nous ont plus de temps que d’argent, la solution est alors de revenir sur Yangon et de repartir du pays en passant la frontière à pied de Miauri (en Birmanie) pour arriver jusqu’à Mae Sot en Thaïlande.

En partant de Bagan, il faut dont redescendre jusqu’à Yangon, et ensuite reprendre encore un bus vers l’Est, jusqu’à cette ville qui s’appelle Miauri. En Birmanie, tout est toujours assez flou, comme peu de personnes parlent anglais, surtout pas les vendeurs de tickets de bus, il est dur de savoir combien de temps un trajet vas durer et quelles seront les conditions de ce trajet. Déjà, il a fallu regagner Yangon et son énorme « highway bus station ». Nous avons mis 10h pour y arriver. De là, il ne reste qu'à chercher un moyen de rejoindre cette frontière ! Ne sachant même à ce moment là le nom de la ville frontalière du coté Birman, nous avons demandé « Mai Sot » en Thaïlande, heureusement l’un des vendeurs a comprit et nous a vendu un ticket pour « Miauri », la ville frontalière du coté Birman. Le bus, qui partait à 7h du matin, devait arriver à destination à 17h.

Les quelques voyageurs avec qui nous avions discuté paraissaient étonnés en entendant que nous voulions passer la frontière  à pied. La plupart des touristes préfèrent prendre des vols pour éviter la frontière terrestre… nous comprenons maintenant pourquoi! 

Ce n’est pas la frontière en elle même qui pause problème mais le chemin pour y arriver. N’ayant que peu de connaissance concernant les reliefs de la Birmanie, nous étions loin de nous imaginer gravir une énorme chaine de montagnes. 


A mis chemin, alors qu’on pensait être bientôt arrivé, on nous a dit de prendre un pick up conduit par un jeune birman au visage peinturluré de Thanakha , et à qui on ne donnait pas plus de 16ans! A partir de là il n’y avait plus de touriste et personne pour communiquer en anglais, impossible de savoir que nous partions pour une ascension montagneuse de 6h, et que nous  n’allions évidemment pas arriver à 17h pour passer la frontière ! 

Le véhicule s’est alors mis en route vers les 15h, d’abord quelques heures sur une route plutôt agréable; bien qu’un peu serrés à 12 à bord du pick up. C’est au moment où la nuit a commencé à tomber et juste après avoir refroidi le moteur à grand coup de seaux d’eau que nous avons entamé notre ascension. Pendant plus de 2h, secoués par les violentes secousses due à une route en ruine, nous avons prié pour arrivé en vie ! Notre jeune conducteur, ainsi que tout les autres roulaient à une vitesse inconsciente sur les pistes en décomposition. Les trous étaient si énormes qu’il fallait les contourner en faisant des écarts suicidaires sur ces routes sinueuses de montagnes, à une hauteur impressionnante. Bien sur, aucune barrière ni règle de sécurité : les voitures et camions se croisaient comme ils pouvaient, frôlant  le ravin et s’enfonçant dans la terre, faisant émaner d’énormes nuages de poussière. On se demandait combien de temps ca allait durer, où était la frontière, en haut ou en bas de la montagne? Nous nous sommes même demandé si nous n’étions pas au parmi 10 Birmans voulant quitter leur pays en prenant des risques inconsidérés pour passer la frontière ! C’est ce à quoi la scène faisait penser ! Enfin, nous sommes arrivés,  contents d’être en vie, à Miauri, mais trop tard pour passer la frontière. Il a donc fallu attendre le lendemain. Les habitants de celle ville, qui n’avaient surement pas vu beaucoup d’occidentaux avaient l’air intrigué par notre présence et nous regardaient avec attention. Le lendemain, nous avons passé la frontière sans problème et sommes arrivés à Mae sot.

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